- Une sortie magistrale -
À nouveau, la célèbre
marque à monogrammes a investi la cour carrée du Louvre défiant
l'histoire de sa modernité. Pourtant, l'aspect noir et sanctuaire
donné à la collection semble signer le deuil d'une collaboration
créative. Des éléments forts semblent
sublimer son départ et rendre compte de ses années chez Vuitton
dans une rétrospective parfaite : en témoignent la reprise des
fontaines, escalators,
ascenseurs
et leur majordomes, manège, cette immense horloge égrenant le temps
compté et enfin les portes d’hôtel de sa dernière livraison
d’hiver. De même, peut-on faire un lien évident avec sa première
collection aux vues des tons noirs pourtant étonnant pour une
collection printemps-été. Doit-on
s'en attrister ? Anna Wintour, pour sa part, s'est levée,
célébrant le créateur et créant dans son dos une
standing ovation.
Riche de 16 ans chez Louis Vuitton, Marc Jacobs a su dynamiser
la marque traditionnelle parisienne notamment
grâce à des partenariats avec des artistes ou jouant de la
surenchère de logos. Seulement, la fin d'un contrat amène la
volonté d'une nouvelle démarche artistique visant à gommer
l'aspect trop distinctif. L'ère
artistique Jacobs, à son apogée lors de l'exposition consacrée à la
collaboration entre Louis Vuitton et Marc Jacobs au Musée des Arts
Décoratifs de Paris en 2012, semble s'achever afin de gagner en
sobriété entre les mains de Nicolas Ghesquière qui quittait
Balenciaga un an plus tôt.
De son côté, le
trublion de la mode n'est pas en reste et compte se consacrer
entièrement à ses marques – Marc Jacobs et Marc by Marc Jacobs –
afin de pouvoir les faire entrer d'ici deux à trois ans en bourse.
Un rideau se ferme pour débuter une toute autre pièce.
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